Qu'est ce que l'escrime ?
Pratique sportive emblématique de l'époque chevaleresque, l'escrime est devenue, au cour de ces derniers siècles, un sport physique et intelligent, ou une pratique artistique et de loisir. En effet, l'escrime permet à ses pratiquants de s'épanouir en suscitant leur goût pour l'effort. La réflexion ainsi que le sens de l'observation sont mis à l'épreuve tout en assouvissant leur penchant naturel au combat.
Trois armes pour la pratique sportive
En escrime il existe trois armes différentes: le fleuret, l'épée et le sabre. Chacune de ces armes a sa propre histoire, règle et manière d'utilisation. A toutes les armes, un système électrique détecte les touches.
Le fleuret
Au fleuret, il faut toucher son adversaire avec la pointe de la lame : c'est une arme d'estoc. La zone valable exclut les membres et la tête, c'est à dire que pour qu'une touche soit valable et rapporte un point, elle doit être portée sur la zone du tronc.
Les assauts au fleuret sont soumis à des règles de priorité. Pour simplifier, disons que pour qu'une touche valable rapporte un point, il faut que le tireur l'ayant porté ait la priorité.
Un tireur a la priorité s'il a lancé son attaque ou a effectué une parade avant de lancer sa riposte.
C'est alors grâce à cette règle que l'on peut déterminer le tireur marquant un point en cas de touche simultanée (temps inférieur à 0,3 seconde au fleuret). Il est évident que si aucun des tireurs n'a la priorité, aucun point n'est accordé. Afin de distinguer les touches valables des touches non valables, l'équipement du fleurettiste comporte une cuirasse conductrice qui couvre la zone valable. (en savoir plus)
L'épée
L'épée est aussi une arme d'estoc comme le fleuret. Mais, contrairement au fleuret, les assauts ne sont pas soumis à des règles de priorité : c'est le premier qui touche qui marque le point. Dans le cas des touches simultanées (temps inférieur à 0,04 seconde à l'épée), les deux tireurs reçoivent un point. La zone valable est constituée de tout le corps, de la tête aux pieds.
Les assauts à l'épée se rapprochent extrêmement de ceux se déroulant il y a quelques siècles lors de duels. (en savoir plus)
Le sabre
Au sabre, on observe à peu près les mêmes règles de priorité qu'au fleuret. Toutefois, cette arme est différente des deux autres puisqu'il s'agit d'une arme de taille et d'estoc, c'est à dire que la totalité de la lame peut servir à porter une touche. La zone valable est le haut du corps (au dessus de la ceinture), elle est recouverte d'une cuirasse conductrice et le masque est lui aussi conducteur. (en savoir plus)
Le fleuret et l'épée
Le fleuret était classiquement considéré l'arme d'étude, c'est dans ce but qu'il a été inventé au XVIIIe siècle. La notion de convention qui lui est associée (règles de priorité et surface valable de touche limitée au tronc) facilitait l'apprentissage technique de l'escrime pour les jeunes enfants (5-10 ans) en les contraignant à discipliner leurs actions dans le but de conserver ou reprendre la priorité. En effet les plus jeunes n'ont en général pas une capacité d'analyse suffisante du jeu de leur adversaire pour aborder directement les subtilités de la construction tactique du combat à l'épée, arme de duel naturelle où la protection offerte par les règles de priorité disparaît et où toutes les parties du corps sont des cibles valables.
Aujourd'hui, des maîtres d'armes tels que ceux qui interviennent au LEM utilisent des méthodes pédagogiques plus souples et parfaitement adaptées aux enfants pour leur faire aborder plus directement l'épée tout en les accompagnant progressivement dans une découverte technico-tactique de l'arme adaptée à chaque âge. Cela permet aux enfants de profiter de tous les aspects ludiques et intuitifs de l'épée, arme naturelle du duel sans règles de priorités artificielles (et souvent contraire à la réalité du combat réel), et leur évite d'avoir à désapprendre ensuite une gestuelle patiemment acquise pendant plusieurs années au fleuret, certains des automatismes techniques du fleuret étant de véritables cadeaux à l'adversaire s'ils sont utilisés à l'épée.
L'intérêt d'une initiation directe à l'épée, que la fédération Française d'Escrime a finit par reconnaître en autorisant la pratique compétitive à l'épée dès les plus jeunes catégories compétitives (enfants de 8 ans) et en supprimant l'ancienne préconisation pédagogique de l'initiation première au fleuret, ouvre aujourd'hui la possibilité de faire partager aux plus jeunes le plaisir de la pratique de l'épée, arme pratiquée à haut niveau par les compétiteurs du Lyon Epée Métropole.
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Source pour une part importante du texte : Fédération Française d'Escrime